Les infections urinaires

On n’imagine pas le nombre de femmes qui ont eu, ou ont encore, des cystites (infections urinaires) à répétition. En général, elles ne se vantent pas d’avoir une infection urinaire… Mais un beau matin, cela commence par de désagréables picotements à l’entrejambe, suivis, quelques jours plus tard, de douleurs à la miction.

À ces signes, toute femme qui a des cystites à répétition sait que le calvaire va recommencer ! Elle se précipite chez le médecin pour obtenir des antibiotiques dès les premiers picotements, et elle les obtient. Si elle est bien organisée et assez rapide, elle n’aura même pas le temps d’avoir vraiment mal. Sauf que l’infection urinaire va revenir… et revenir… et revenir encore. C’est ce que l’on appelle, une « infection urinaire à répétition » tant elle est fréquente. Alors, si vous voulez vraiment vous en débarrasser, après les antibiotiques qui réduisent la maladie au silence, vous devrez passer aux traitements naturels pour ne pas risquer la récidive.

L’infection urinaire : une douleur sans cesse plus vive et profonde

La cystite est une maladie très fréquente chez les femmes et les jeunes filles. En général, elle provient de la contamination de l’urètre par une bactérie intestinale baptisée Escherichia coli (E-coli). C’est une bactérie tout à fait commune qui se colle aux parois des muqueuses.

E-coli n’a rien de nocif tant qu’elle est mise en concurrence avec d’autres bactéries commensales et, la plupart du temps, elle ne parvient même pas à s’accrocher aux parois intestinales, déjà chaudement tapissées de bactéries inoffensives. Mais lorsque la flore intestinale est fragilisée, E-coli prend parfois le dessus, et s’installe alors confortablement jusqu’à provoquer des infections (urétrite).

Quand les bactéries se logent dans la vessie (Escherichia coli est présente dans les urines), c’est une cystite, et lorsqu’elles atteignent les reins, c’est une pyélonéphrite. Autant dire que lorsque vous sentez poindre une infection urinaire, mieux vaut vous en occuper rapidement, sous peine d’un séjour à l’hôpital. Une cystite chronique, ou mal soignée, peut être dangereuse, car une infection chronique des reins peut conduire à de l’insuffisance rénale. Bref, il ne faut pas se dire « ça va passer », parce que ça ne passe pas !

Les femmes savent que la médecine allopathique peut leur proposer une réponse immédiate qui va les soulager. Il n’est donc pas étonnant qu’elles foncent chez leur médecin pour obtenir des antibiotiques. En général, ces traitements permettent, en période aigüe, d’éliminer la douleur très rapidement, mais, quelques semaines ou mois plus tard, une nouvelle crise se déclare presque toujours. Sans compter qu’à chaque prise d’antibiotiques, c’est toute la flore intestinale et vaginale qui est détruite… ce qui facilite la prolifération de la bactérie… C’est un cercle vicieux dont on ne sort qu’avec difficulté.

Il existe pourtant des remèdes naturels très efficaces et dont l’action a été reconnue par de nombreuses études. Mais les médecins, bizarrement, les prescrivent peu. Deux solutions se détachent du lot :

  • le D-Mannose (pour les infections urinaires à E-coli récidivantes)
  • Les huiles essentielles (pour une action sur l’ensemble des bactéries qui provoquent une infection urinaire)

Il y a également des remèdes homéopathiques, des formules d’huiles essentielles, des tisanes… Les femmes atteintes doivent aussi assainir leur flore vaginale en employant, par exemple, des ovules aux probiotiques pour les infections récurrentes, ou de la canneberge pour les cystites ponctuelles (je détaille plus bas ces traitements et leur mode d’action). Chaque situation a son remède mais, avant tout, il faut comprendre ce qu’est cette infection.

Peu de femmes y échappent

Contrairement aux infections sexuellement transmissibles (comme le chlamydia ou les mycoplasmes), les infections urinaires touchent bien plus souvent les femmes que les hommes. La raison de cette inégalité est essentiellement physiologique : l’anatomie du système urinaire féminin augmente considérablement le risque d’infections urinaires. En effet, l’urètre de la femme, plus court, facilite la contamination de la vessie par les bactéries. La proximité des orifices (sexe et anus) chez les femmes facilite la propagation des germes. Un déséquilibre intestinal ou vaginal peut engendrer la multiplication des bactéries, qui trouveront rapidement leur chemin vers l’urètre.

  • Les très jeunes filles peuvent être affectées, souvent parce qu’elles se retiennent d’aller aux toilettes à l’école, ou parce qu’elles ne s’essuient pas correctement.
  • Les femmes enceintes sont souvent touchées, en raison du dérèglement hormonal lié à la grossesse, ou parce que le bébé appuie sur la vessie qui est plus inclinée pendant neuf mois, ce qui facilite la formation de résidus dans la vessie difficiles à éliminer.
  • Les femmes ayant une vie sexuelle active ont également un terrain plus favorable au développement des infections urinaires. Certaines en développent une après chaque rapport sexuel : elles sont alors traitées comme les cystites récidivantes. On conseille aussi à ces femmes d’aller uriner après un rapport sexuel et d’utiliser un traitement lubrifiant pendant, car ces cystites sont souvent associées à une sècheresse vaginale.
  • Les femmes ayant une vaginite liée à une baisse d’hormones au moment de la ménopause, sont aussi sujettes aux cystites.
  • Enfin, les femmes qui utilisent tampons et serviettes pendant leurs règles sont fragilisées pendant cette période.

La bactérie se propage donc plus facilement chez la femme, et il convient de bien veiller à suivre quelques règles simples  pour éviter le pire.

Cystite, pyélonéphrite : même les bébés sont concernés

L’infection urinaire affecte 1% des enfants de moins de 2 ans, avec une prédominance masculine durant les premiers mois de vie et une prédominance féminine ensuite.

  • Chez le nourrisson (propreté non acquise), l’infection est favorisée par les couches, l’immaturité vésicale et un prépuce étroit.
  • Chez l’enfant (propreté acquise), l’infection est favorisée par les troubles mictionnels, une vulvite, une rétention stercorale, l’oxyurose et l’hygiène.

L’urine et l’arbre urinaire sont normalement stériles et la colonisation microbienne suit le chemin inverse de l’écoulement normal de l’urine : périnée – urètre – vessie – uretère – bassinet – rein. Les trois premières étapes donnent lieu à une infection urinaire basse (cystite), les trois dernières, à une infection urinaire haute (pyélonéphrite).

La cystite est relativement rare chez l’enfant. Généralement, elle révèle ou complique un trouble mictionnel, et est alors volontiers récidivante. Quel que soit l’âge et le sexe, il convient de pratiquer une échographie urinaire, car cet épisode peut révéler une malformation ou une tumeur, même s’il s’agit d’une éventualité rare. Il n’y aucune raison pour qu’une cystite récidive chez un enfant indemne de malformation.

L’infection urinaire n’épargne pas les hommes de plus de 50 ans

Chez l’homme jeune, la longueur de l’urètre (env. 20 cm) et les sécrétions prostatiques acides (au rôle antibactérien) expliquent en partie la rareté des infections urinaires. L’infection urinaire chez l’homme se manifeste surtout chez les plus âgés, à cause de la diminution de ces sécrétions, de l’augmentation du volume prostatique, et surtout de la mauvaise vidange vésicale liée à l’obstacle prostatique. Si les infections sont 50 fois plus fréquentes chez la femme que chez l’homme entre 20 et 50 ans, passé la cinquantaine, ce ratio tombe à 3 pour 1.

Les infections urinaires masculines sont très hétérogènes, elles vont des formes peu symptomatiques sans fièvre, jusqu’au choc septique. Aucun test diagnostique non invasif ne permet d’écarter une infection prostatique, qui doit donc être prise en compte dans la prise en charge ultérieure. Toute infection urinaire (hors sondage urinaire) chez un homme doit être considérée et traitée comme une prostatite aiguë (sauf cas exceptionnel).

Les bactéries en cause sont, par ordre de fréquence, les E-coli, les Klebsiella et les entérocoques. L’antibio-résistance étant croissante, les autorités de santé considèrent que les antibiotiques du type Amoxiciline, Cotrimoxazole ou Aminopénicilline ne doivent plus être utilisés dans cette indication.

Les examens nécessaires en cas d’infection urinaire

Avant d’en venir aux traitements naturels il faut d’abord suivre les conseils donnés par les médecins, et faire notamment deux examens :

  • les bandelettes urinaires
  • l’examen cyto-bactériologique des urines (ECBU)

Si vous optez pour le traitement antibiotique, je vous recommande de demander au préalable un examen complémentaire appelé antibiogramme, qui permet de tester une quinzaine d’antibiotiques pour déterminer leur efficacité sur le germe. Sinon, vous risquez de prendre des antibiotiques inutilement, et de n’avoir pour effet que les effets secondaires.

Les risques de complication

Chez certains patients ayant au moins un facteur de risque de complication, l’infection peut être plus grave et le traitement plus complexe. Ces facteurs sont :

  • toute anomalie organique ou fonctionnelle de l’arbre urinaire, quelle qu’elle soit (résidu vésical, reflux, lithiase, tumeur, acte récent…) ;
  • un sexe masculin, du fait de la fréquence des anomalies anatomiques ou fonctionnelles sous-jacentes ;
  • une grossesse ;
  • un sujet âgé : patient de plus de 65 ans avec au moins trois critères de fragilité (perte de poids involontaire au cours de la dernière année, vitesse de marche lente, faible endurance, faiblesse/fatigue, activité physique réduite) ou patient de plus de 75 ans ;
  • une immunodépression grave ;
  • une insuffisance rénale chronique sévère (clairance < 30 ml/min).

Au-delà de 75 ans, très rares sont les personnes sans facteur de risque de complication.

Prévention : les fondamentaux à respecter

En tant que femme, si vous êtes sujette aux infections urinaires à répétition, il vous faut commencer par modifier le terrain dans lequel la bactérie s’épanouit.

  • La première chose à faire est de consolider votre flore intestinale en prenant des probiotiques.
  • Il est aussi essentiel de restaurer la flore vaginale. Les plus rustiques n’auront qu’à vider quelques gélules de probiotiques dans une cuillère de yaourt et s’en badigeonner le vagin. On peut aussi placer une ou deux gélules directement dans le vagin, mais il faut s’assurer que leur enveloppe ne soit pas gastro-résistante. Des tampons aux probiotiques se trouvent désormais (en pharmacie) ou, encore mieux, des ovules aux probiotiques.
  • Évitez le thé, le café, les épices, le vin blanc et le champagne, car ils modifient votre pH et augmentent l’irritabilité de la vessie et de l’urètre.
  • Évitez le sucre. C’est important, car E-coli aime le sucre et se multiplie encore mieux dans un terrain où elle trouve du sucre, comme les urines des personnes atteintes de diabète, par exemple.
  • Autre geste tout simple : veiller à vous essuyer avec le papier hygiénique du haut vers le bas pour éviter la contamination des bactéries anales ou vaginales vers l’urètre. Une pratique à apprendre aux petites filles.
  • Il est également recommandé d’uriner après les rapports sexuels, d’éviter les pantalons serrés et les sous-vêtements en fibres synthétiques. Le string est à bannir en cas de crise.

Premiers gestes en cas de crise

  • Beaucoup de gens s’imaginent que boire beaucoup les fait uriner plus souvent et augmente les douleurs. En réalité, c’est le contraire qui se passe : le fait d’avoir des urines abondantes rend leur émission beaucoup moins douloureuse en cas d’infection. Boire 2 litres par jour semble être un minimum, de préférence des boissons acides (jus de citron, d’orange, de pamplemousse…) car les germes urinaires ne peuvent se multiplier en milieu acide.
  • Dans tous les cas, la cystite est améliorée ou guérie par le repos.
  • Faites une diète strictement végétarienne et supprimez boissons alcoolisées, laitages et fromages.
  • Consultez votre médecin à chaque infection, car une infection urinaire mal soignée récidive toujours et peut entraîner une pathologie chronique beaucoup plus délicate et plus longue à soigner.
  • Ne prenez pas tout de suite des médicaments sous prétexte qu’ils vous ont soulagé lors de la dernière crise, pour plusieurs raisons :
    • l’analyse d’urine, indispensable, n’aura plus aucune valeur si vous la faites faire en prenant des médicaments classiques.
    • le traitement désinfectant urinaire doit être pris au moins pendant dix jours.

Faut-il boire davantage en période aiguë ?

Bien souvent, les femmes atteintes d’infection urinaire s’arrêtent de boire afin de moins uriner et d’avoir moins mal. Or, c’est exactement le contraire qu’il faut faire.

Le défaut d’hydratation est d’ailleurs un élément déclencheur pour une infection urinaire sous-jacente, c’est pourquoi les infections urinaires sont souvent plus nombreuses à la fin du printemps et au début de l’été.

Buvez donc de bonnes quantités (au moins deux litres chaque jour), mais pas tout au long de la journée, plutôt en quelques bonnes rasades de 500 ml à chaque fois. Cela ne fatiguera pas vos reins, qui n’ont pas besoin d’être fragilisés dans ce moment douloureux. Évitez de siroter du thé ou une tisane du matin au soir, car là encore, vous en demanderiez trop à votre vessie et à vos reins, surtout en période de crise.

Les antibiotiques : dans certains cas seulement

La résistance de E-coli aux antibiotiques a nettement augmenté au cours des dix dernières années, mais reste très variable selon le terrain. En France, en 2011, plus d’une personne sur quinze souffrait d’Escherichia coli multi-résistante. Chez la femme entre 15 et 65 ans, la résistance reste proche de 5 %.

Les prescriptions répétées de fluoroquinolones ou de cyclines, ont un impact important sur le microbiote intestinal, favorisent les mycoses et devraient être limitées à des indications spécifiques. Toutefois, les antibiotiques s’avèrent indispensables en cas de début de pyélonéphrite, de douleurs dans le dos ou d’un début de fièvre, signalant que l’infection a pu monter jusqu’aux reins. Il faut alors rapidement et impérativement consulter un médecin. Fort heureusement, il est souvent possible de prévenir la cystite ou de l’empêcher de s’installer.

Les Indiens avaient déjà trouvé la solution

Les Amérindiens n’avaient pas d’antibiotiques, mais ils avaient aussi des infections urinaires. Pour les soigner, ils employaient de la canneberge, aussi appelée cranberry, leur remède principal pour tous les problèmes de reins et de vessie. Ils en consommaient de grandes quantités en cas de crise et, surtout, régulièrement pendant l’année, car c’est un fruit très courant en Amérique du Nord, notamment au Canada.

On a longtemps ignoré ce remède de santé ancestral. En Amérique du Nord, si quelques médecins américains en prescrivaient encore dans les années 1920, il est peu à peu tombé dans l’oubli, sans doute parce que cette grande airelle faisait de l’ombre aux antibiotiques.

Depuis une dizaine d’années toutefois, les scientifiques s’intéressent de nouveau à son action sur les infections urinaires, probablement poussés par les riches producteurs de canneberge du continent américain. Plusieurs études cliniques ont déjà démontré que la canneberge peut efficacement barrer la route aux cystites, et éviter ainsi le recours abusif à l’antibiothérapie. Et même si ces études ont fait l’objet de virulentes critiques de la part des laboratoires pharmaceutiques, la réputation de la canneberge a tout de même fini par reprendre le dessus.

Le jus de canneberge en bouteille, la fausse bonne idée

On trouve désormais du jus de canneberge un peu partout, dans les boutiques bio, les supermarchés et sur Internet. Malheureusement, le jus de ces fruits est assez astringeant et un peu amer, ce qui amène les producteurs à ajouter du sucre pour en faire une boisson agréable, mais le sucre favorise les infections urinaires !

Par ailleurs, pour constater un effet, il faut en boire une certaine quantité, au moins un demi-litre de jus pur chaque jour. Or la canneberge est un produit qui, du fait de sa richesse en acide oxalique, est déconseillée aux personnes prédisposées aux calculs urinaires… Il faut donc être prudent. Par ailleurs, l’absorption d’une quantité aussi importante de jus de canneberge peut provoquer des effets indésirables côté intestins (diarrhées, ballonnements, crampes, etc…). Enfin, on ne sait jamais trop comment ces jus sont conservés.

Une solution plus intéressante consiste à prendre un concentré de canneberge en gélules. C’est celle qu’il faut privilégier lorsque l’on n’est pas sûr de la provenance des jus, ou si l’on ne veut pas être obligé d’en boire des quantités astronomiques. C’est à peine plus cher, moins contraignant et sûrement plus efficace. On trouve sur le marché de bons produits, mais il faut s’assurer de leur concentration en principes actifs (proanthocyanidine). Ce remède est plutôt conseillé aux personnes victimes de leur première infection urinaire (ou de rares récidives) ou bien aux enfants (au-dessus de 7 ans).

À noter : deux laboratoires d’analyse français (l’un situé à Nîmes, l’autre à Tours) ont mené des tests quantitatifs et qualitatifs pour contrôler la présence de ces principes actifs. Il s’avère que la majorité des compléments sont insuffisamment dosés en principe actif (la prise quotidienne minimale de proanthocyanidine A, doit être de 36 mg).

Une étude publiée en 2019 dans une revue d’urologie a testé la combinaison canneberge et propolis dans la prévention des infections urinaires basses chez 85 femmes ayant eu au moins quatre épisodes de cystite dans l’année précédente. La recherche montre que par rapport au groupe à qui l’on a donné un placebo, le groupe utilisant chaque jour le mélange canneberge et propolis a connu moins d’épisode infectieux dans les mois suivant. Des compléments alimentaires associant ces deux remèdes végétaux existent.

D-Mannose : le piège du sucre fonctionne dans les deux sens

Escherichia coli aime les femmes, mais cette bactérie aime par-dessus tout les personnes diabétiques, car la bactérie aime le sucre et se multiplie encore mieux dans les urines « sucrées » des gens atteints du diabète. C’est sa force dans les pays développés où le sucre a une place prépondérante dans l’alimentation, mais c’est aussi sa faiblesse, car le sucre est également le moyen de piéger la bactérie.

Le D-Mannose est un sucre simple, cousin du glucose, qui recouvre les cellules du tractus urinaire. On en trouve en relativement grandes quantités dans les pêches, les pommes, les oranges et certaines baies telles que les myrtilles ou la canneberge. Or, ce D-Mannose s’est imposé comme un moyen de traiter les cystites en quelques jours sans tuer la moindre bactérie… Comment ?

Pour provoquer une cystite, la bactérie, on l’a vu, doit trouver un moyen d’adhérer aux cellules de la vessie et du conduit urinaire. Pour ce faire, elle utilise des petits poils, appelés « franges », dont l’extrémité est constituée d’une glycoprotéine appelée lectine. Elle est programmée pour s’attacher à la première molécule de sucre mannose qu’elle rencontre. Or, celles-ci sont produites naturellement dans les cellules du conduit urinaire. Normalement, elles recouvrent la surface des cellules du tractus urinaire. Ici, elles agissent comme un velcro dans lequel les franges de E-coli vont s’accrocher facilement.

Lorsque l’on prend du D-Mannose, les petites molécules sucrées qu’E-coli adore se trouvent non seulement à la surface des cellules urinaires, mais également dans l’urine. Il en résulte qu’une grosse part des bactéries va s’attacher au D-Mannose flottant dans l’urine, et sera donc éliminée aux toilettes. Les quelques E-coli qui parviendront à se fixer sur les molécules de mannose seront des proies faciles pour les globules blancs et les autres agents du système immunitaire.

Le D-Mannose (comme la canneberge) fonctionne en piégeant la bactérie. Il ne présente aucun effet secondaire et il a bon goût. Grâce à son efficacité et à sa non-toxicité, les femmes, même enceintes, peuvent le prendre préventivement. Il est également recommandé aux enfants. Il est en général plus cher que la canneberge, mais il semble plus efficace sur les infections urinaires « installées » depuis plusieurs mois ou années. Ce produit permet en général de traiter en deux mois les cystites chroniques et de s’en débarrasser définitivement. S’il n’y a pas de résultat tangible, c’est qu’il y a autre chose qu’E-coli. La solution peut alors venir des huiles essentielles.

Les huiles essentielles : des armes redoutables

Si l’examen cyto-bactériologique des urines (ECBU) confirme la présence de germes et s’ils sont en grand nombre, vous devrez avoir recours aux huiles essentielles (HE). Elles sont actives sur les germes des voies urinaires, notamment s’il ne s’agit pas d’E-coli, mais de Proteus mirabilis ou de streptocoques, par exemple.

Dans ce domaine, il y a des HE dites majeures, très efficaces sur les germes urinaires : Palmarosa, Origan d’Espagne, Cannelle de Ceylan, Cannelle de Chine, Thym rouge, Sarriette des montagnes, Tea-tree, Cajeput, Niaouli, Myrte.

Vous pourrez vous débarrasser de votre cystite et des bactéries qui la provoquent, en prenant un mélange de 2 gouttes de 3 de ces HE antibactériennes, 3 fois par jour sur un support pour le diluer (pour adultes). Il existe également des mélanges d’huiles essentielles prêts à l’emploi qui s’avèrent très efficaces.

Et si l’on n’aime pas les huiles essentielles

Beaucoup de femmes se méfient des huiles essentielles.

Si vous n’avez pas de sauge à proximité, vous pouvez obtenir un soulagement avec des tisanes diurétiques, loin des repas. Elles sont recommandées en traitement doux pour les enfants et les femmes enceintes :

  • Chiendent : faire bouillir 30 g de rhizomes de chiendent dans une quantité suffisante d’eau pendant une minute. Rejeter cette eau dont la saveur est âcre et amère. Écraser le chiendent ainsi humecté et le faire bouillir dans 1,25 l d’eau, jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’environ 1 l de liquide. Ajouter, à la fin de l’ébullition, 8 g de réglisse, retirer du feu et laisser refroidir. Prendre par tasses dans la journée.
  • Stigmates de maïs (pour la cystite des jeunes) : décoction à raison de 30 à 100 g par litre d’eau. On en boira 3 tasses par jour.
  • Reine-des-prés : Lorsque l’eau n’est plus qu’à 90° C, infusion de 30 g de fleurs par litre d’eau ; laisser en contact pendant douze heures. En boire 3 tasses par jour.
  • Pariétaire (pour les formes tenaces) : infusion de 10 g de plante sèche par litre d’eau : en boire trois quarts de litre par jour.
  • Aubier de tilleul sauvage du Roussillon (pour les douleurs et l’inflammation) : en décoction, mettre une cuillerée à soupe pour une tasse d’eau froide. Faire bouillir 3 à 4 mn. Laisser infuser 10 mn, boire 4 tasses par jour, chaudes et sucrées au miel.
  • Ortie blanche : infusion de 20 g de fleurs par litre d’eau, à raison de 3 tasses par jour.
  • Bruyère (pour les personnes âgées) : décoction de 30 g de fleurs par litre d’eau jusqu’à réduction d’un tiers. En prendre 2 ou 3 tasses par jour.

L’homéopathie contre l’infection urinaire

Les recommandations des homéopathes pour améliorer le terrain en parallèle des réponses classiques sont :

  • Cantharis 7 CH, en cas de douleurs très violentes de la loge rénale irradiant la vessie et l’urètre. Le malade ressent des brûlures intenses, avant, pendant et après chaque miction, accompagnées de crampes du bas-ventre. Les urines sont rares, troubles, foncées, parfois sanguinolentes. Prendre 5 granules toutes les heures. Espacer les prises selon l’amélioration.
  • Mercurius corrosivus 7 CH, si les urines sont souvent hémorragiques, très douloureuses, avec présence d’un pus abondant. Les crampes de la vessie sont plus importantes que celles visées par Cantharis. Prendre 5 granules toutes les heures en espaçant selon l’amélioration.

En pratique quotidienne, il est courant d’alterner ces remèdes pour couvrir la plus grande partie des modes réactionnels possibles.

On prend alors Cantharis 9 CH et Mercurius corrosivus 9 CH, 5 granules en alternance toutes les heures (ne pas les mélanger). Cela permet d’attendre l’analyse d’urines en améliorant nettement le confort, sans pour autant en perturber les résultats.

Pour compléter le traitement :

  • Colibacillinum : sa prescription est habituelle pour éviter un nouvel épisode, 6 granules en 7 CH, une fois par semaine pendant quelques mois.
  • Cystocalm : composition homéopathique de 6 remèdes, très efficace surtout s’il n’existe pas d’infection. Prendre 5 gouttes sur la langue toutes les 10 mn tant que dure la dysurie.
  • Staphysagria 15 CH : bien souvent la cystite est une maladie psychosomatique. À prendre en doses (remède de l’indignation, de la révolte).

Au-delà de quatre infections urinaires par an, il faut consulter.

Carnet d’adresses

Références

  • « Can Cranberries Contribute to Reduce the Incidence of Urinary Tract Infections ? A Systematic Review with Meta-Analysis and Trial Sequential Analysis of Clinical Trials », The Journal of Urology, sept 2017.
  • « Efficacy and safety of D-Mannose (2 g), 24h prolonged release, associated with Proanthocyanidin (PAC), versus isolate PAC, in the management of a series of women with recurrent urinary infections », Archivos espanoles de urologia, mars 2018.
  • « Effects of a new combination of plant extracts plus d-mannose for the management of uncomplicated recurrent urinary tract infections », Journal of Chemotherapy, avril 2018.
  • « A Multicenter, Randomized, Placebo-Controlled Study Evaluating the Efficacy of a Combination of Propolis and Cranberry (Vaccinium macrocarpon) (DUAB®) in Preventing Low Urinary Tract Infection Recurrence in Women Complaining of Recurrent Cystitis », Urologia Internationalis, mai 2019

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